Le métavers, ce monde virtuel immersif où l’on peut vivre une seconde vie numérique, suscite un engouement croissant. Mais derrière les promesses d’évasion et de connexions sociales se cachent des risques bien réels d’addiction et d’atteintes à la santé mentale.
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Une immersion totale qui brouille les frontières
Le premier danger du métavers est sa capacité à gommer les limites entre réel et virtuel. Équipé d’un casque de réalité virtuelle, on plonge corps et âme dans un univers artificiel hyperréaliste, au point de perdre parfois la notion de ce qui est vrai ou faux. Cette confusion peut semer le trouble chez les utilisateurs les plus fragiles psychologiquement.
Comme le souligne Nick Allen, professeur de psychologie clinique, si le temps passé dans le métavers se substitue à des activités saines et bénéfiques dans la vie réelle (sport, relations sociales, sommeil…), alors il sera nocif pour le bien-être mental des utilisateurs. Le risque est grand de voir émerger une génération « Metaversus« , accro au virtuel au détriment du réel.
Vers un isolement social aggravé
Le métavers est souvent présenté comme un outil pour créer du lien social. Mais paradoxalement, il peut aussi renforcer l’isolement en incitant à délaisser ses relations réelles. Passer des heures dans son avatar peut conduire à se couper de son entourage proche et sombrer dans la solitude.
De plus, les interactions virtuelles, même réalistes, ne remplacent pas la chaleur du contact humain. Des études sur les joueurs intensifs de World of Warcraft ont montré une hausse de l’anxiété et une perte de motivation pour la vie réelle. Des effets qui risquent d’être décuplés avec l’hyper immersion du métavers.
Dépendance et perte de repères
Comme les réseaux sociaux actuels, le métavers a un potentiel addictif élevé. La dopamine libérée à chaque interaction ou récompense virtuelle crée un cercle vicieux dont il est difficile de sortir. Sans garde-fou, on peut vite basculer dans une utilisation compulsive et perdre le contrôle.
Cette dépendance s’accompagne souvent d’une perte de repères. À force de passer plus de temps dans la peau de son avatar que dans sa propre vie, on en vient à douter de sa propre identité. Ce dédoublement de personnalité virtuelle versus réelle est un facteur de risque pour la santé mentale, surtout chez les plus jeunes.
Réguler et sensibiliser face aux dangers
Face à ces périls, il est urgent d’encadrer le développement du métavers avec des garde-fous éthiques. Les plateformes doivent intégrer des fonctionnalités pour prévenir les abus : limitation du temps de connexion, modération des contenus et comportements toxiques, accès à des ressources d’aide psychologique…
Conclusion
Mais la responsabilité est aussi individuelle. Chacun doit prendre conscience des risques pour sa santé mentale et adopter les bons réflexes : faire des pauses régulières, cultiver sa vie sociale réelle, ne pas négliger son apparence et son hygiène de vie dans la vraie vie. Bien utilisé et avec modération, le métavers peut rester un formidable outil de divertissement et de lien social. À nous de ne pas en faire une drogue virtuelle !